Voyager à Madagascar, c’est avant toute chose aller à la rencontre des lémuriens. Aller à la rencontre des lémuriens passe par la connaissance du fameux mythe de La Lémurie, continent disparu dans l’Océan indien de Jules Hermann. Selon cet homme politique réunionnais considéré comme un véritable érudit, il se fut un temps où un grand continent dit "Lémurien" qui s'étend de Deccan en Inde à l’Afrique. Une hypothèse que les géologues Slater, Blandford et Haeckel ont jugé bon d’étudier et de dater. Selon Haeckel, ce continent se trouvait hors de l’eau il y a deux cent cinquante millions d’années. D’autres études non moins sérieuses se sont succédé depuis la Renaissance pour venir attester l’existence hypothétique de ce continent au même titre que l’Atlantide de Platon et La Terre de Mu d’Augustus Le Plongeon. Quel que soit votre motivation première, visiter Madagascar, c’est d’aller découvrir ces primates témoins (lémuriens) de la Lémurie.
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Si vous êtes de nature aventureuse, aller à la rencontre de ces primates dans leur habitat naturel dans les réserves Anja à Fianarantsoa, Lokobe à Nosy Be, Palmarium dans les Pangalanes ou Andasibe est une décision qui ne peut que rendre votre séjour inoubliable. Si toutefois, vous venez avant tout à Madagascar pour affaires ou pour du tourisme balnéaire, il vous est possible d'observer dans les meilleures conditions ces primates aussi mignons qu’adorables dans Lemurs’Park d’Antananarivo. Ce parc zoologique et botanique situé à 25 km de la ville de la capitale sur la route nationale numéro 1 abrite 7 espèces de lémuriens.
Un réserve de lémuriens proposant les variétés les plus populaires
- Eulemur Mongoz
L’Eulemur Mongoz tire son nom de sa ressemblance remarquable de sa tête à celle de la mangouste. Cette espèce se distingue par sa taille, elle mesure à peine 35 cm de tête au corps et ne pèse pas plus de 2kg à l’âge adulte. Ce primate adapte son alimentation selon la nourriture disponible. Fructivore, il varie son régime alimentaire avec des fleurs de fromager et des feuilles pendant la saison humide. Il devient toutefois insectivore et se nourrit essentiellement de nectar durant la saison sèche où les fruits et les feuilles se font rares. Pour s’assurer de suffisamment de nectar, l’Eulemur Mongoz adapte son horloge biologique pour s’activer davantage la nuit durant cette période de l’année.
L’Eulemur Mongoz est une espèce ayant la particularité de vivre en groupe de de 2 à 6 individus dans des forêts sèches riches en feuilles caduques. Dans la partie nord-ouest de la grande île, ils ont colonisé les forêts secondaires. La forêt estuaire Tsiombikibo de la région Betsiboka est également un lieu d'observation important pour les touristes privilégiant les circuits vers l’Ouest.
L’Eulemur Mongoz est sexuellement dimorphique et monogame. Le mal est caractérisé par son dos gris-brun, une queue plus sombre à l'extrémité, un ventre gris-crème, un nez sombre, un museau gris clair et une face grise. La femelle, quant à elle, se distingue par son dos gris plutôt pâle, un ventre gris crème, une queue beaucoup plus sombre à l'extrémité et une face gris ardoise qui se blanchit autour du museau. Pour les deux sexes, le rouge orange est la couleur distinctive de leurs yeux. La période d’accouplement va de juin à juillet pour donner naissance du mois d’octobre au mois de novembre. La gestion varie en général de 128 à 135 jours. La femelle Mongoz a une portée d’un bébé par an. Ce dernier devient adulte à l’âge de 14 à 16 mois pour se mûrir sexuellement un peu plus tard. Le Mongoz se distingue des autres Eulemur par ses vocalisations riches en particularités pour ne citer que les grognements assez faibles “hon hon”, l’appel de contact maternel “oum” des petits. Qualifié d’espèce menacée de disparition par l’Union Internationale de la Conservation de la Nature, l’Eulemur Mongoz est à Lemurs’Park à l’abri de la destruction des forêts.
- Lemur Catta ou Maki
Ring-tailed lemur en Anglais, le Maki se distingue par sa queue en forme d’anneau alterné de noir et de blanc qu’il tient en l’air en formant un point d’interrogation comme pour demander le bon endroit pour poser ses pâtes pour éviter de se salir. Ce lémurien emblématique de Madagascar vit en communauté allant jusqu’à une vingtaine d'individus contrôlée par une femelle dominante, une situation quelque peu rare dans le monde des primates. Plus jeune, son agilité, son miaulement et son ronronnement font penser au chat. Il tire d’ailleurs son nom “catta”, du latin “Cattus” qui signifie chat, de sa forme et de ses caractéristiques félines.
Le lémur catta abonde dans les forêts sèches du sud du pays où il fut longtemps à l’abri de toutes les menaces grâce à la protection des Antandroy (ethnie) qui vit dans cette région du Sud. Si le Maki tient ses bras écartés pour mieux profiter du soleil, les anciens Antandroy y voient un signe de prière. C’est un animal divin qu’il convient de protéger. Malheureusement, les traditions se perdent. Le Lemur Catta est l’espèce l’une des espèces les plus connues grâce surtout au fait qu’il est diurne, que ses lieux d’habitation sont facilement accessibles et que ses morphologies rappellent celles du chat, félin mondialement très apprécié par leur mignonitude et douceur.
Le Maki est un lémurien semi-arboricole. Il est tout aussi à l’aise dans l’arbre qu’à terre. Vit essentiellement dans des forêts tropicales sèches de type forêt galerie ou forêt épineuse, le catta lémur se nourrit aussi bien des feuilles que des insectes et des petits vertébrés. Cette tendance quelque peu omnivore est l’une des raisons pour laquelle on le domestique un peu partout dans les établissements hôteliers.
Adulte, il mesure entre 95 et 110 cm pour un poids allant de 2,3 à 3,5kg. Si la période d’accouplement débute en avril, la naissance des petits se passe en septembre après une gestation d’environ 135 jours. Une femelle maki atteint sa maturité sexuelle à partir de sa 3e année de naissance. Elle a une portée annuelle d’un bébé. Le taux de mortalité des petits est très élevé chez le Lemur Catta. À l’état sauvage, seuls 40% des bébés atteignent l'âge adulte. Outre ce taux de mortalité élevé, le maki doit également faire face à de redoutables prédateurs pour ne citer que la Civette, le Fosa et le Boa. Dans une forêt à proximité des zones habitées, il s’expose souvent au risque des attaques d’animaux domestiques errants tels que chien et chat.
Actuellement, les meilleurs endroits pour observer les makis dans leur habitat naturel sont le parc national d’Isalo, d’Andohahela, de Vohibasia, de Zombitse et de Tsimanampetsotsa. La réserve privée de Berenty et la réserve villageoise d’Anja offrent également de beaux spectacles de maki.
- Eulemur Fulvus Fulvus
L’Eulemur Fulvus Fulvus est la seule espèce Eulemur Fulvus dont le mâle et la femelle présentent un aspect morphologique identique. Présent dans la partie nord-ouest de Madagascar, cette espèce se distingue d’Eulemur Mongoz par sa couleur de dos brune uniforme et de ventre brune à la fois blême et plus gris. À l’Est, beaucoup le confond avec l’Eulemur rubraventer de couleur rougeâtre. L’Eulemur Fulvus Fulvus se distingue par ses yeux rouge orangé, son pelage court et dense, sa queue longue à pelage épais à l’extrémité. Dans la forêt, il est repérable par ses petits grognements et sa taille moyenne à l’âge adulte située entre 85 et 100 cm pour un poids de 2 à 3 kg.
L’Eulemur Fulvus Fulvus affectionne les forêts tropicales humides et les forêts sèches riches en arbres à feuilles caduques. C’est l’une des espèces les plus connues à Madagascar compte tenu de sa facilité d’adaptation au milieu où il vit. Il peut être facilement à l’aise en captivité si la domestication se fait dans de bonnes conditions. À cela s’ajoute un régime alimentaire varié et facile à trouver pour ne citer que des jeunes pousses, des feuilles caduques, des fruits et des fleurs. Dans la partie est de Madagascar, ce primate peut même aller jusqu’à se nourrir des eucalyptus et de pins.
L’Eulemur Fulvus Fulvus adore vivre en groupe de 3 à 12 individus. Diphormisme sexuel se traduit également dans l’absence de dominance hiérarchique en groupe. Pendant certaines périodes du cycle lunaire, le lémurien brun peut se livrer à une activité nocturne. Si l’accouplement commence au mois de mai, la mise bas des petits se fait de septembre à octobre après une gestation de plus ou moins 120 jours. Le plus souvent, la femelle fait une portée par an. Les petits atteignent leur autonomie dès leur 4 à 5 mois pour arriver à la maturité sexuelle à l'âge de 18 mois. Bien qu’ayant l’avantage de vivre longtemps ( jusqu’à plus de 20 ans), l’Eulemur Fulvus Fulvus reste une espèce menacée soit par la chasse soit par la destruction de la forêt.
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